PRÉDATION

PRÉDATION
PRÉDATION

La prédation, activité qu’il ne faut pas confondre avec l’agression, met en jeu des comportements très complexes et très différents suivant les espèces. Elle pose de graves problèmes aussi bien à l’éthologie qu’à la science de l’évolution.

Les éthologistes ont mis assez longtemps à accorder à la prédation toute l’attention qu’elle méritait. On s’était plutôt intéressé jusque-là aux comportements de rapprochement des sexes ou de soins aux jeunes. Pourtant, des études déjà nombreuses sur ce sujet mettent en évidence des comportements très complexes faisant appel aux facultés cérébrales les plus élevées. On décèle notamment la présence de stratégies de chasse peu différentes de celles qu’emploient les hommes.

1. Les données du problème

Prédation et agression . Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la différence est grande entre ces deux termes. Le comportement d’agression s’exerce entre sujets de la même espèce et très souvent de la même bande ou de la même famille. Il se manifeste par toute une série d’attitudes dites de menace, hautement ritualisées; la conclusion n’en est pas nécessairement le combat avec blessures, mais le plus souvent le retrait de l’animal qui se sent dominé. La prédation est interspécifique. Le comportement de chasse qui précède la capture de la proie et même la mise à mort de celle-ci doivent être distingués avec soin du comportement d’agression. Les attitudes et les mimiques ne sont pas du tout les mêmes. Il suffit pour en être convaincu d’observer le comportement du chat qui a capturé une souris : le félin ne présente pas les signes de la colère qui sont si nets quand il s’en prend, par exemple, à un congénère. Bien au contraire, son attitude est plutôt celle du jeu. La prédation fait intervenir les comportements les plus compliqués et souvent les plus difficiles à interpréter.

L’aspect philosophique . On n’ignore pas les controverses infinies sur l’agression: est-elle innée ou acquise, y a-t-il des gènes de l’agression, doit-on étudier les phénomènes d’agression chez l’homme du point de vue génétique, etc.? Ces controverses sont sans intérêt réel: elles n’expriment que des convictions idéologiques et politiques, les adversaires ayant leur solution toute prête et cherchant à écraser l’interlocuteur plutôt qu’à le convaincre. Nous sommes ici tout à fait en dehors de la science.

Malheureusement, nous n’échappons pas à l’idéologie en traitant de la prédation. La sociobiologie, que nourrit un néodarwinisme particulièrement naïf, soutient que la sélection naturelle a forcément optimisé toutes les conduites et en particulier celles de prédation; cette école aboutit, en fait, à un finalisme forcené. Là non plus, nous ne sommes pas tout à fait sur un terrrain strictement scientifique: les sociobiologistes ne cherchent pas la vérité avec un esprit parfaitement libre, ils veulent surtout trouver de nouveaux arguments à l’appui d’une théorie préétablie. Nous en dirons quelques mots à propos de la prédation chez les vertébrés.

2. La prédation chez les invertébrés

La chasse à l’affût . Elle utilise ou non des pièges, comme la toile d’araignée. Il nous faut signaler, à ce propos, que les insectes et les araignées sont les seuls animaux avec l’homme qui fabriquent des pièges. De tels engins n’existent ni chez les mammifères ni chez les oiseaux. Tout le monde connaît les toiles si caractéristiques des araignées, mais elles affectent une très grande variété de formes et de dispositions. Certaines espèces se bornent à construire une toile couverte de débris et appliquée contre le sol avec lequel elle se confond. Lorsqu’une proie vient à marcher dessus, l’araignée l’attaque par en dessous. D’autres toiles se composent d’un seul fil adhérant assez faiblement au sol par une sécrétion gluante. L’araignée, dissimulée un peu plus haut, le tient accroché à une de ses pattes et lui conserve une certaine tension. Lorsqu’un insecte heurte le fil, il l’arrache du sol, et le fil, formant ressort, enlève la proie et l’amène automatiquement à portée de l’araignée. Un pas de plus est franchi avec Mastophora : celle-ci extrait de ses filières postérieures, à l’aide d’une de ses pattes, un fil de soie qui se termine par une boulette gluante. Lorsqu’une proie vient à passer, elle fait tourner rapidement cette fronde minuscule et la lance sur la proie, à laquelle l’extrémité gluante reste collée. Nous pouvons parler ici d’un engin de chasse, autre qu’un piège. Ce type d’engin semble absolument unique dans le règne animal, l’homme excepté. Les insectes connaissent aussi des pièges en forme de trappes qui se dérobent brusquement sous les pas d’un autre insecte: les larves du joli coléoptère qu’est la cicindèle utilisent justement ce type de piège à l’extrémité supérieure de leur terrier vertical. On ne peut quitter le chapitre des pièges chez les insectes sans citer le cas extraordinaire de l’insecte Macronema , sorte de phrygane des fleuves d’Amérique du Sud, très bien étudiée par Sattler. La larve commence par construire un tube de sable à large pavillon dirigé dans le sens du courant. L’eau s’y engouffre avec les proies minuscules ou les débris alimentaires qu’elle peut apporter, puis ressort par l’extrémité opposée du tube, recourbée et dirigée dans le sens du courant. Mais les corps étrangers sont arrêtés par une toile verticale très fine, édifiée au-dessous du grand pavillon; la larve se loge dans un autre tube vertical, juste au-dessous de la face de la toile dirigée vers l’amont: elle n’a plus qu’à sortir de temps à autre pour récolter ce qui s’est déposé sur la toile.

Existe-t-il chez les insectes des stratégies de chasse comme nous en rencontrerons chez les vertébrés? On peut en trouver un exemple chez certaines fourmis, par exemple les Anomma chasseresses d’Afrique. Elles forment des colonies de plus de 20 millions d’individus et commencent par se répandre en nappe au-dessous de l’arbre qu’elles vont prospecter. Puis une colonne monte à l’assaut. En progressant depuis le tronc jusqu’à l’extrémité des branches les plus minimes, elle va en chaser toute la faune de l’arbre: les proies se laissent généralement tomber sur le sol où elles sont capturées par les fourmis. Nos fourmis rousses, en revanche, dont la seule source de protéines est constituée par la viande des insectes, ne paraissent pas posséder de stratégie particulière: il semble qu’elles appréhendent tout ce qui bouge ou même tout ce qui peut se transporter y compris des débris minéraux; mais des équipes de trieuses rejettent hors du nid ce qui ne convient pas. Un autre type de stratégie se rencontre chez les «fourmis cadavres» comme Paltothyreus , remarquables par l’odeur insupportable qu’elles dégagent. Elles se nourrissent particulièrement de termites. Une éclaireuse va prospecter les termitières les plus accessibles et y conduit ensuite toute la troupe. Cet envoi préalable d’éclaireuses se rencontrerait aussi chez les fourmis esclavagistes qui vont récolter dans les nids d’autres espèces les nymphes qui, une fois adultes, leur serviront d’esclaves.

Le cas des Sphégides . On ne peut abandonner les insectes sans évoquer, justement à propos de la prédation, un des problèmes les plus fascinants de toute la science du comportement. Il s’agit des guêpes paralysantes dont beaucoup appartiennent à la classe des sphégides. Les travaux remarquables de Steiner ont montré de manière définitive que les guêpes injectaient bel et bien leur venin très près des ganglions nerveux des grillons (ou des autres proies) qu’elles veulent paralyser; et qu’elles peuvent repérer l’emplacement exact de ces ganglions quelle que soit la position de la proie. Le problème consiste dans le fait que la guêpe n’a pu apprendre ce comportement puisque ses parents sont morts longtemps avant sa naissance. Certaines espèces pourraient même entasser dans leur terrier des proies d’espèces ou de genres différents ou de topographie nerveuse différente; elles arrivent pourtant à les paralyser avec une égale aisance. Il ne faut pas se dissimuler que, jusqu’à présent, nous n’avons pas l’ombre d’une réponse ni même d’une hypothèse qui puisse éclairer le problème des guêpes paralysantes.

Les invertébrés marins . Nous disposons à leur sujet de beaucoup moins de données, surtout parce que les plongées en scaphandre autonome sont de date relativement récente. On peut sans doute ranger dans la catégorie des pièges les cas innombrables où des poissons, par exemple, présentent une homochromie quasi parfaite avec le substrat, ce qui leur permet de s’approcher de leur proie sans que celle-ci le soupçonne. Certaines espèces comme la baudroie s’enterrent dans le sable et ne laissent dépasser qu’un petit filament terminé par un lanbeau de chair rose qu’elles portent sur la tête: l’ensemble évoque irrésistiblement un ver. Lorsqu’un animal s’approche, tenté par cette proie, il est immanquablement avalé par la baudroie.

3. La prédation chez les vertébrés

Y a-t-il optimisation? Cela revient à demander: y a-t-il stratégie? Mais il faut soulever également une question préliminaire, qui a fait couler beaucoup d’encre et a suscité toute une série de modélisations mathématiques d’un intérêt discutable: les animaux chassent-ils au hasard? C’est à peu près là-dessus qu’ont commencé les réflexions sur la prédation; elles ont engendré aussitôt un modèle basé sur une répartition plus ou moins régulière des proies: quel est le nombre de chances qu’elles ont d’échapper à un prédateur se déplaçant au hasard?

Or, il importe d’éliminer d’abord et complètement cette hypothèse: il n’est plus aucun éthologiste pour soutenir que les prédateurs ne chassent qu’au hasard. Les observations les plus simples l’ont appris depuis longtemps aux premiers naturalistes, que les théoriciens de cabinet n’ont jamais voulu écouter.

Cela étant réglé, peut-on alors soutenir qu’il existe des stratégies et que, comme le veulent les sociobiologistes, elles ont été peu à peu optimisées par la sélection naturelle si bien que chaque prédateur chasse de la manière la plus efficace possible?

La réponse à cette question est complexe. Dégageons d’abord quelques-unes des règles de la prédation.

a ) L’animal «s’attend» à trouver de la nourriture là où il en a déjà trouvé. Il se forme peut-être une «image de la proie» (searching image ). Alcock (1971) a présenté à des oiseaux des blocs de bois percés de trous, certains blocs contenant des appâts cachés dans les trous et d’autres non. Or les oiseaux, au cours des expériences successives, vont directement au bloc dans lequel ils ont déjà trouvé des proies, en négligeant les autres. Il semble donc bien qu’un certain degré d’«expectation» se manifeste. Quant à l’image de la proie, si l’animal peut s’en former une, comme le proposait Tinbergen, peut-être se ramène-t-elle à un certain niveau d’expectation?

b ) Les animaux, en tout cas, accumulent de l’information au cours de l’échantillonnage. Il faut citer ici l’expérience très démonstrative de Smith et Sweatman (1974): ces auteurs présentent à des mésanges des coupelles contenant des vers de farine en quantité variable; elles les repèrent très facilement. Mais, après trente essais, les auteurs inversent le type de distribution: les coupelles qui contenaient le moins de vers de farine en contiennent maintenant le plus; or les mésanges inversent aussitôt la fréquence des visites et se dirigent d’emblée vers les coupelles auparavant négligées et qui sont maintenant les mieux garnies. C’est la preuve qu’au cours de leurs déplacements elles les avaient parfaitement repérées, même si elles ne les visitaient presque pas.

c ) la qualité de la prospection varie suivant la quantité du butin. S’il est rare ou au contraire très abondant les auteurs s’accordent à peu près à reconnaître que les animaux n’optimisent pas, c’est-à-dire qu’ils ne distinguent pas dans leur comportement les zones riches en proies et les zones pauvres. L’optimisation paraît bien ne se manifester que dans les zones intermédiaires à densité moyenne.

d ) Il faut tenir compte des goûts individuels, et on aurait tort de croire que la proie la plus grosse et la plus riche en calories potentielles va forcément être préférée. Surtout si les proies sont assez abondantes, l’animal va en rechercher de préférence certaines qui peuvent être de valeur nutritive moindre; et on a d’assez bons arguments pour penser qu’elles en préfèrent tout simplement le goût! Si nous revenons aux fourmis, il apparaît un phénomène qui peut s’interpréter d’une façon analogue. On espérait utiliser ces insectes dans la lutte contre les ennemis des forêts. Mais on a souvent constaté que, lors des invasions massives de chenilles, la proportion de ces insectes ramenés à la colonie par les fourmis chasseresses n’augmente pas tellement; elles sont loin en tout cas de les utiliser comme régime exclusif. Et il en est de même pour les oiseaux se trouvant en pareille situation!

e ) La chasse en coopération a été bien mise en évidence depuis quelques années notamment chez les loups et les lions. Chez les loups, qui chassent très souvent en groupe, une stratégie tout à fait différente est observée suivant qu’il s’agit d’une proie très volumineuse comme un élan ou d’une proie moins grosse mais très rapide comme les caribous. Dans ce dernier cas, les loups semblent bien organiser des relais: un premier groupe pousse le caribou vers l’embuscade tendue quelques kilomètres plus loin, et quand les prédateurs sont presque épuisés une troupe fraîche prend la suite. Sans cela, les loups n’auraient aucune chance d’attraper les caribous, qui les dépassent nettement à la course. On pense également maintenant que les hurlements gradués et modulés émis par les loups en chasse sont interprétés par les congénères à grande distance de la même façon que, lors de nos chasses à courre, les veneurs interprètent les sons du cor. Les lions ou plus précisément les lionnes, dont la stratégie paraît plus développée, poursuivent le gibier à deux ou trois et sont capables de le rabattre vers un vallon sans issue. Quant aux chimpanzés, lors de leur chasse aux petits singes colobes, ils gardent le silence, ce qui est fort inhabituel chez eux, et, si une proie escalade un arbre au cours de la poursuite, plusieurs chimpanzés entourent immédiatement cet arbre pour interdire la retraite; de plus, la dominance est suspendue au cours de la chasse et il semble qu’il se produise des échanges répétés du rôle de leader.

4. L’envers de la prédation

Les animaux utilisent des moyens variés pour échapper à leurs ennemis. Au premier rang de ces moyens figure évidemment l’homochromie, par laquelle l’animal se confond avec le substrat, bien que la même méthode puisse être employée par le prédateur, comme il a été dit plus haut, pour atteindre plus sûrement sa proie. L’avantage retiré de l’homochromie paraît maintenant bien démontré, après des controverses infinies; un point singulier, toutefois, est l’extraordinaire perfection des dispositifs d’homochromie qui semble dépasser son but: en effet, une protection très suffisante est constituée par l’immobilité jointe à une couleur ressemblant d’assez près au substrat. Pour quelle raison, néanmoins, existe-t-il des homochromies si parfaites, c’est ce que le néodarwinisme essaie d’expliquer à l’aide souvent d’acrobaties dialectiques peu convaincantes.

Pour le reste, on peut remarquer que, chez les animaux supérieurs, la défense contre les prédateurs est dans presque tous les cas passive: il est rare que les animaux attaquent le prédateur. Ou bien, comme chez les bisons, les grands mâles forment un cercle qui fait face aux loups pendant que les femelles et les petits sont bien protégés au milieu du cercle; ou bien tout le monde a recours à la fuite. Divers oiseaux unissent leurs efforts pour attaquer un gros prédateur, mais ce n’est nullement général.

En définitive, la prédation, surtout lorsqu’elle implique coopération, présente à l’observateur des phénomènes extrêmement compliqués et variés, certains mettant en cause les niveaux les plus élevés du psychisme. Dans certains cas, les techniques paraissent optimisées comme le veulent les sociobiologistes; dans beaucoup d’autres, nos connaissances sont encore trop rudimentaires pour que l’on puisse en décider.

prédation [ predasjɔ̃ ] n. f.
• mil. XXe; lat. prædatio, et de prédateur
Didact. Activité des animaux (et en général des organismes) prédateurs.

prédation nom féminin (latin praedatio, -onis, pillage) Mode de nutrition très répandu dans le règne animal, et qui consiste à s'emparer d'une proie (animale ou végétale) pour la dévorer et se nourrir de sa substance. Mode d'acquisition de la nourriture de l'homme du paléolithique et partiellement du mésolithique qui vivait de la chasse et de la cueillette. ● prédation (synonymes) nom féminin (latin praedatio, -onis, pillage) Mode de nutrition très répandu dans le règne animal, et...
Synonymes :

prédation
n. f. Didac. Façon dont les prédateurs assurent leur subsistance.

⇒PRÉDATION, subst. fém.
A.BIOL. ANIMALE ET VÉGÉT. Mode de nutrition dans le règne animal et chez les plantes insectivores. La collecte de la nourriture [des poissons] se fait essentiellement de deux façons: par filtration (...); par prédation, c'est-à-dire par capture active d'une proie déterminée, au moyen d'organes préhenseurs divers; dans ce second cas, la dimension de la proie dépend bien entendu de la taille de l'espèce prédatrice (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p.35). Il n'y a pas prédation lorsque l'agresseur se borne à de simples prélèvements (nectar, pollen, sang) (FRIEDEL 1980).
B.ETHNOL. Mode d'acquisition de la nourriture par la chasse et la cueillette. Les sociétés tropicales ne sont jamais sorties complètement de l'économie de prédation au sein de laquelle l'homme ne réalise pas sa symbiose avec le milieu, puisqu'il prend sans restituer; il n'y a pas un seul groupe malgache côtier qui ne connaisse encore les chemins de la forêt, pour la collecte du miel, la chasse, la récolte des végétaux sauvages (Ethnol. gén., 1968, p.1589 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1963 (Lar. encyclop.). Empr. au lat. praedatio «pillage, brigandage».

prédation [pʀedɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Mil. XXe; lat. prædatio, et de prédateur.
Didact. Activité des animaux (et en général des organismes) prédateurs.
REM. On a employé prédatisme [pʀedatism] n. m. || Le « carnassier qui tue sa proie pour s'en repaître (prédatisme) » (Rev. gén. des sc. 30 juil. 1903, p. 778).
Préhist. Stade de l'homme prédateur (3.).

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Predation — Pre*da tion, n. [L. praedatio, fr. praedari to plunder.] The act of pillaging. E. Hall. [1913 Webster] …   The Collaborative International Dictionary of English

  • predation — (n.) late 15c., act of plundering or pillaging, from L. praedationem (nom. praedatio) a plundering, act of taking booty, from praedari to rob, to plunder, from praeda plunder, booty, prey (see PREY (Cf. prey)). Zoological sense recorded from 1932 …   Etymology dictionary

  • predation — [prē dā′shən, pridā′shən] n. [L praedatio < praedatus, pp. of praedari, to plunder < praeda, PREY] 1. the act of plundering or preying 2. the method of existence of predatory animals …   English World dictionary

  • Predation — For alternative meanings of predator and prey, see Predator (disambiguation) and Prey (disambiguation). Predating can also mean dating earlier than : see wiktionary:predate. Indian Python swallowing a small Chital deer at Mudumalai National Park …   Wikipedia

  • Prédation — Prédateur Pour les articles homonymes, voir Prédateur (homonymie). Les grands prédateurs carnivores jouent un rôle …   Wikipédia en Français

  • predation — /pri day sheuhn/, n. 1. depredation; plundering. 2. act of plundering or robbing. 3. predatory behavior. 4. a relation between animals in which one organism captures and feeds on others. [1425 75; late ME < L praedation (s. of praedatio) a taking …   Universalium

  • Predation — Der nordamerikanische Rotschwanzbussard (Buteo jamaicensis) ernährt sich von Kleinsäugern, hier von einer Kalifornischen Feldmaus (Microtus californicus). Als Prädator (engl. predator „Räuber“) wird in der Ökologie ein Organismus bezeichnet, der… …   Deutsch Wikipedia

  • Predation (finance) — Predation is a controversial practise in finance where an institution or organization may initiate or act as a catalyst for the collapse of another institution or organization in the hopes of purchasing that organization at reduced cost.… …   Wikipedia

  • Prédation intraguilde — La prédation intraguilde est un type d interaction biologique à mi chemin entre la compétition ( ) et la prédation (+ ) dans lequel une espèce tue ou dévore une autre espèce qui consomme des ressources similaires aux siennes et souvent limitées.… …   Wikipédia en Français

  • predation pressure — noun : the effects of predation on a natural community especially with respect to the survival of species preyed upon * * * Ecol. the effect of predation upon a population, resulting in the decrease in size of that population. [1940 45] * * *… …   Useful english dictionary

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”